2 réflexions au sujet de « Biographie/y »

  1. Bonjour,

    L’IFAC nous a livré votre partition des 6 poèmes de claude ROY. Ces pièces m’ont tout de suite captivée, même si j’ai eu d’abord quelques craintes quant à leur difficulté.Finalement les choristes se régalent, s’amusent, et nous prenons un réel plaisir. Espérons vivement vous rencontrer cette année pour partager votre musique.

  2. Bonjour Pierre Chépélov, à l’occasion du récent et très controversé changement survenu au site IMSLP, visant à inciter les utilisateurs à payer l’accès au site, je tombe sur vos intéressantes contributions de 2007 lorsqu’Universal avait voulu le faire interdire pour cause d’infraction au copyright (http://www.imslpforums.org/viewtopic.php?f=10&t=615&start=210). . Mélomane, je suis également un peu versé dans le droit d’auteurs, et cela fait bien des années que je suis assez chiffoné par cette revendication des éditeurs et autres détenteurs de manuscrits d’un « droit d’auteur » ou assimilé sur des oeuvres du domaine public. Aussi admiratif et reconnaissant que je sois des efforts de la BNF/Gallica pour mettre en ligne de nombreux manuscrits (j’en ai beaucoup profité à l’occasion d’une recherche sur La Marseillaise et les hymnes de la Révolution française, voyez http://www.amazon.com/Grands-Hymnes-Revolutionnaires-Erato/dp/B000009IGC/), l’exemple de ses scans, que vous citez, est assez éloquent.

    Or il semble que cette revendication, qui prétend relever du « droit d’auteurs » ou droit de la propriété intellectuelle, se fonde en fait sur le droit de la concurrence et sur le concept purement jurisprudentiel de « parasitisme économique ». Voyez http://www.lesbros-avocats.com/le-droit-de-la-concurrence-deloyale-et-du-parasitisme/

    Dans le cas des éditeurs, je veux bien admettre que leur édition particulière, pour lequel ils ont engagé des frais, puisse être protégée à ce titre. D’ailleurs, les éditeurs de musique sont une espèce menacée (notamment par IMSLP!) qui mérite le maximum de protection, et je pense que le compositeur que vous êtes ne dira pas le contraire.

    Dans le cas des manuscrits de la BNF, je suis plus dubitatif. On ne voit pas comment quelqu’un qui s’amuserait à récupérer ces scans pour les offrir sur un site web payant ferait long feu alors que les mêmes manuscrits sont disponibles gratos sur Gallica. D’un autre côté quelqu’un qui les récupérerait pour les imprimer et les commercialiser en version papier encourrait des frais particuliers pour ce faire, dont il pourrait légitimement demander rétribution sans pouvoir être taxé de parasitisme, sachant que celui-ci vise « l’ensemble des comportements par lesquels un agent économique s’immisce dans le sillage d’un autre afin de tirer profit, SANS RIEN DEPENSER, de ses efforts et de son savoir-faire ». Mais enfin, il ne coûte rien à la BNF (et aux éditeurs) d’agiter la menace d’une interdiction et d’une action ; ce n’est que le jour où il y aura eu un vrai procès sur ces matières (et je ne sache pas qu’il y en ait eu) que l’on connaîtra la réalité du droit applicable. Pour l’instant tout le monde se satisfait du flou juridique qui règne.

    Je suis, à vrai dire, ambivalent à l’égard d’IMSLP. D’une part, je trouve ce site admirable, comme Wikipedia ou Gallica il réalise l’idéal de l’esprit des Lumières, d’accès facile de tous au savoir universel, et j’ai pu grâce à lui accéder à des partitions qui, même si j’avais été prêt à dépenser le prix qu’aurait coûté une édition papier pour une consultation unique, ne sont à ma connaissance même pas éditées, comme, récemment, les oeuvres chorales de Zelenka dont les émouvants manuscrits ont été téléchargés par l’Université de Dresde, ou quelques cantates de Johann Schelle, un des prédécesseurs de Bach comme Thomasenkantor de Leipzig. D’un autre côté, j’ai bien conscience que ce genre de site met en péril l’équilibre écononomique des éditeurs classiques, et qu’à choisir entre le dernier Urtext Beethovénien à 30 euros et le téléchargement gratuit d’une édition du XIXe siècle, l’usager lambda choisira aisément. Et qu’à force de n’avoir de véritable exclusivité que sur la « musique contemporaine », les éditeurs vendront de moins en moins, publieront de moins en moins d’Urtext, et finiront par disparaître complètement. Pour ma part, j’ai une vaste bibliothèque de « vraies » partitions, pour tout ce qui relève d’une écoute récurrente et même pour beaucoup d’oeuvres plus rares que je ne réécouterai sans doute pas deux fois (si même je les écoute une fois !), mais comme à vrai dire je fais une chasse constante aux occasions (au sens de « bargains », par forcément de « used ») en ligne, je ne suis pas certain d’aider beaucoup les éditeurs malgré cela. On connaît ce cercle vicieux: plus les partitions sont chères moins on en achète, moins on en achète plus elles sont chères, c’est un cercle vicieux que bien peu d’éditeurs ont su résoudre (Dover, jadis Kalmus et Lea…).

    Il va être intéressant de voir ce qu’il advient des oeuvres de Bartok. 1945 + 70 = 2015, on y est.

    Bien à vous et bonne continuation à vos activités compositionnelles

    Edouard Reichenbach alias Discophage sur Amazon.com

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